NAPLES et la côte
Amalfitaine : du 14 au 21 décembre
Nos
ennuis mécaniques
sont réglés, notre camion roule bien à nouveau et nous descendons sur
NAPLES. La pluie est de la partie et notre première étape post-panne
sera courte. Nous bivouaquons en bord de mer et ce nouveau départ est
appréciable.
Il tombe encore des trombes d'eau pour notre étape vers Naples. Les
routes sont toujours aussi dégradées, aucun entretien. Il y a des
nids de poule partout et de gigantesques flaques d'eau, des baignoires,
se forment sur la route. Et pour couronner le tout les italiens
ignorent le code de la route dans cette région. Il faut surveiller les
trous, les flaques, les dépassements intempestifs, les arrêts imprévus,
les changements de file non signalés, les stops non respectés. Chacun
suit sa route et débrouille-toi comme tu peux ! La conduite en Asie et
particulièrement en Inde a été une bonne formation.
Les bords de route sont jonchés de détritus, une catastrophe...
Et pourtant cette région est riche en agriculture : des cultures
maraichères dont beaucoup sont sous serre, des arbres fruitiers, des
vignobles sur des hectares.
En arrivant sur le golfe de Naples le soleil pointe timidement un rayon
couchant.
Nous
étions venus à Naples pendant une semaine il y a quelques années et
comme pour Rome nous souhaitions revoir quelques sites.
De notre lieu de bivouac nous prenons le métro jusqu'au centre, Napoli
Garibaldi. Nous avions logé sur cette place ! Puis c'est le rue du
Tribunal, cette rue qui traverse Naples et qui nous emmènent sur tous
les lieux incontournables.
Le lazaré est fermé mais nous sommes autorisés à prendre une photo
(malgré un avis de photos interdites). Dans ce lieu les familles des
malades leur rendaient visite en se postant sur les balcons pour éviter
la contagion. Le Dome abrite la statue de San Genaro dont le sang
conservé dans 2 ampoules, se liquéfie 2 fois par an.


Nous flânons dans ce dédale de petites rues et le spectacle est
permanent. Cette ville est vraiment spéciale et nous la redécouvrons
avec bonheur.
Le couvent des Clarisses est une belle découverte avec son jardin
d'orangers et de citronniers, ses fresques de Giotto et ses magnifiques
majoliques aux couleurs pastels.

Quelques scènes de rues :

Grosse galère pour rentrer en métro. La gare Napoli - Garibaldi est
immense. Nous prenons la précaution de demander plusieurs fois notre
direction mais malgré tout nous nous trompons. Un jeune homme sort le
nez de son livre pour vérifier et m'annonce que ce n'est pas la bonne
ligne. On descend aussitôt et il faudra ettendre 50 mn le métro en sens
inverse. On se renseigne encore et finalement on arrive à bon port.
Encore 1,5 km à pieds et on regagne notre bivouac. Bilan : 2 h.30 de
trajet !!!
Nous avons eu un gros orage cette nuit avec éclairs et tonnerre. Ce
matin un joueur de cornemuse vient jouer à l'aire de camping-car. C'est
une façon de porter bonheur pour la journée. Nous reverrons cette scène
au restaurant de Pompei. En partant, nous montons au Vésuve pour
prendre des repères pour aller au
cratère. Nous approchons du sommet jusqu'au momentù la route est
coupée, le parking obligatoire mais surtout le sommet est fermé ! On
verra plus tard.
On se rend à ERCOLANO - HERCULANUM.
C'était autrefois une
petite ville romaine antique. Elle fut détruite
en 79 lorsque le Vésuve se réveilla. C’est une coulée de
boue brulante et fluide qui emporta tout sur son passage, carbonisant
les arbres, le mobilier des maisons, les animaux et les hommes.
Une
couche de 15 à 20 mètres d’épaisseur faite de matériaux volcaniques
recouvrit la cité. La plupart des bâtiments
possèdent encore leurs structures complètes ainsi que les
mosaïques et les fresques qui les décoraient à
l’époque. Nous passons plus de 2 h. sur ce site avec beaucoup de
plaisir.




Notre
aire de bivouac
est proche du site de POMPEI. Notre hôtesse nous propose tout de suite
de
nous préparer une pizza napolitaine arrosée du vin produit sur les
pentes du
Vésuve (pas sûr, parce que la production est infime et réservée), un
dessert local et du limoncello. Ce sera pour plus
tard.
La terre a tremblé en 62 puis le Vésuve est entré en éruption en 79. Le
bouchon a sauté et le tout s'est élevé à environ 15 km d'altitude
provoquant une colonne de cendres, de gaz et de particules solides. Au
plus fort de l'éruption 10 000 tonnes de matières était projetées à la
seconde ! Ce sont les nuées ardentes qui ont provoqué la mort des
habitants.
La visite du
site est un peu
décevante. Nous avions eu le même sentiment il y a quelques années. De
nombreuses maisons sont fermées et le site est très étendu. Nous avons
l'impression de marcher beaucoup pour voir peu. Le forum est l'endroit
le plus intéressant. Il vaut mieux visiter Pompei avant Herculanum sans
doute.









De
notre point de bivouac nous allons prendre le bus pour le Vésuve. Après
presque 1 heure de trajet nous arrivons au départ du sentier. Il faut
acheter les billets en ligne, pas de vente sur place. Nous sommes à
plus de 1 000 m. et le petit vent est frais ! On monte pendant une
vingtaine de minutes pour atteindre le bord du cratère. La vue sur
Naples est extraordinaire. Le temps est dégagé et on profite de ces
belles vues. Du côté de la côte Amalfitaine ce n'est pas mal non plus.
Le Vésuve n'est pas éteint, il est seulement endormi à 9 km d'une
agglomération de près de 4 millions d'habitants. Son cratère est
profond de 300 m. pour 600 m. de diamètre.


Joséfina nous a
préparé le repas : pain grillé arrosé d'huile d'olive, pizzas
napolitaines, gâteaux locaux. Vin blanc, vin rouge, limoncello, le tout
délicieux ! Tout est de sa production et nous en profitons pour faire
quelques achats.
Nous
quittons ce bon
bivouac et c'est une journée décevante qui nous attend. Nous étions
très heureux de parcourir la côte Amalfitaine et nous n'en verrons rien
! La route est interdite aux camping-cars. Nous sommes en fourgon
et nous tentons notre chance. Elle n'est pas avec nous et la police
nous invite à faire demi-tour. On passe une partie de la journée sur
des routes toujours aussi dégradées, dans les bouchons et une
circulation ignorante du code de la route. Mais on s'y habitue et
Bernard s'en accommode plutôt bien, il fait comme eux...
On descend au sud de SALERNE pour visiter PAESTUM qui possède certains
des temples grecs les mieux conservés que l'on connaisse et ceci en
plein champ.
Le
temple d'Héra a longtemps été considéré comme une basilique. Il était
consacré à la femme de Zeus et c'est le plus vieux temple de Paestum.
Le
temple de Neptune est impressionnant, 24 m. sur 60 m.
Toutes les colonnes sont conservées ainsi que les frontons. L'ensemble
dégage puissance et grandeur. C'est magnifique !
Le site comprend également un forum, un ensemble des boutiques, un
temple dédié à Cérès, un amphithéâtre, des thermes,...

En
traversant l'Italie vers la côte adriatique nous nous arrêtons à MATERA.
C'est un enchantement. Cette ville est construite sur un plateau
caillouteux surplombant un profond ravin. C'est une des villes les plus
anciennes au monde. Jusqu'aux années 50 les habitations étaient
troglodytiques, creusées dans le tuf. La vie était misérable. Une
seule grande pièce servait d'habitation à une famille d'une dizaine de
personnes, un coin était réservé aux animaux. Le lit était surélevé
pour éviter l'humidité du sol et caser les poules en dessous. Les
coffres étaient ouverts la nuit pour servir de lits aux enfants et le
petit dernier dormait dans le tiroir du bas de la commode.
Une citerne - la Palombaro Lungo - d'une capacité de plus de 5 millions
de litres d'eau a été creusée en plusieurs phases à partir du XVI°
siècle. Elle récupérait les eaux de source et était complétée par de
nombreuses citernes privées qui récoltaient l'eau de pluie non potable.

Les
toitures en tuiles étaient bordées d'une rigole qui récupérait l'eau du
toit. Cette eau était ensuite récoltée dans une canalisation en tuiles
et tombait dans un entonnoir prolongé d'un tuyau qui envoyait l'eau
dans la citerne.

Après des
siècles de mépris pour cette ville qui était considéré comme une "honte
nationale", elle a été la Capitale européenne de la culture en
2019.
Elle est aujourd'hui classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO et
attire des millions de touristes chaque année.
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