TUNISIE
1 : du 29 janvier au 17 février 2023
La
traversée en ferry depuis PALERME dure environ 11 heures.
Le
départ est prévu à 12 h.30 mais nous préférons prendre notre temps et
nous sommes là vers 9 h.
Il
est toujours un peu difficile de se repérer dans les ports mais le
personnel a l'habitude des voyageurs paumés et nous sommes guidés
efficacement. Notre bon de réservation doit être transformé en carte
d'embarquement et nous allons au comptoir de notre prestataire : GNV ou
GRANDI NAVI VELOCI. L'hôtesse nous demande tout de suite le billet de
retour. Comment ? Quel billet ? Pourquoi ? et plein de questions
idiotes. L'effet de surprise passé nous contactons le service que nous
avions déjà appelé.
La personne au bout du fil est efficace, elle a tout de suite notre
dossier et nous achetons un billet retour au hasard : destination Gênes
pour le 12 mars,
modifiable bien sûr. Mais pas de chance la connexion est très
mauvaise et je ne peux pas valider l'achat avec le SécuriPass ! On ne
va pas se laisser enquiquiner si près du but. On sort du bureau, on
marche un peu, un coup on a du réseau, un coup on n'en a pas. C'est
stressant mais on y arrive enfin. Youpiiii. Bravo pour l'efficacité de
Yasmine de GNV.
Une autre surprise, le ferry lève l'ancre avec 1 heure d'avance ! Le
steward interrogé sur cet horaire avancé nous répond... qu'il n' a pas
la réponse.

Les voitures ont des coffres archi pleins et des toits
surchargés d'objets en tout genre : vélos, matelas, bidons,
couvertures, cartons divers, sur une hauteur proche de 1 mètre et nous
avons un avant-goût de notre future destination.
Les touristes sont rares sur ce ferry. Les Tunisiens sont pleins
d'attention pour nous et nous invitent même à partager leur repas. Mais
on sort du restaurant, dommage.


Arrivée à TUNIS vers 23 heures. Les contrôles de police et de douane se
font rapidement. Les policiers et douaniers nous souhaitent tous la
bienvenue et nous n'avons pas de visite ni de fouille de notre camion.
Nuit calme sur une place près de la mer.
Pour le premier jour nous allons à SIDI BOU SAÏD, village mythique
perché sur une falaise. Arrêt au port et, pour changer des habitudes,
nous montons par un escalier qui n'en finit pas.
Ce village bleu et blanc est splendide. Nous le retrouvons avec bonheur
et un peu de nostalgie. Nous y étions venus quand nos enfants avaient
une dizaine d'années, il y a bien longtemps. Une grosse averse nous
contraints à nous mettre sous l'auvent d'une marchande de
douceurs qui nous abrite chaleureusement pendant que son fils descend
le store pour mieux nous protéger. La tradition de l'accueil n'est pas
perdue.
Nous ne résistons pas à l'appel de la tajine et trouvons un excellent
resto qui nous en sert deux excellentes. Tout va bien !

Aujourd'hui les magasins sont ouverts et nous allons faire des courses,
acheter une carte SIM locale pour Bernard et prendre nos repaires en
Tunisie.
Première déconvenue, la carte Nickel Métal - le haut de gamme ! - ne
veut pas fonctionner à l'ATM. Bon ça commence bien. On l'essaiera plus
tard dans les commerces mais elle ne veut rien savoir. Une petite
contrariété de plus mais qui risque de nous coûter cher.
On part vers le nord et arrivons à la pointe septentrionale de
l'Afrique : le Cap Zebib après avoir passé un peu de temps à
Ghar-El-Melh. Ce bourg au bord de l'eau possède 3 forts du XVII°
siècle. Le plus proche est occupé par une équipe de tournage d'un film
libyen. Un Tunisien rencontré sur place nous donne l'historique de ces
forts. C'est très intéressant. Mais on ne peut pas le visiter.
Le petit port de pêche est endormi à cette heure de la journée.



Hier en arrivant à BIZERTE nous avons traversé la ville et surtout le
marché. Quelle expérience ! Les stands étaient encore installés et le
passage était bien juste. Mais il en faut plus pour impressionner
Bernard et nous sommes arrivés au parking sans encombre. Beau parking
près du vieux port et de la médina.
Après une nuit un peu perturbée par des aboiements et l'appel du
muezzin nous allons nous balader en ville. Nous longeons le mur du fort
et empruntons les ruelles de la médina. C'est un vrai labyrinthe bleu
et blanc peuplé de chats bien nourris.



Le marché se tient encore aujourd'hui à la même place. Et dans les
halles les poissonniers sont bien achalandés et nous achetons de belles
gambas. Nous en trouvons rarement et on profite de l'occasion pour se
faire plaisir. Les stands de primeurs regorgent de fruits et légumes
magnifiques sans oublier les dattes.
Le mur du parking est orné d'une belle fresque et il y en a une autre
sur une maison.
Nous voulions aller vers la frontière algérienne mais changement de
direction. La saison incite à aller vers la mer. Nous allons donc
rejoindre la côte et des
villes plus animées.
Nous allons d'abord à DOUGGA, site archéologique le plus important
d'Afrique.
Ce qui frappe le plus à Dougga, c’est la taille des monuments. Le
théâtre pouvait accueillir 3 500 personnes. La vue est magnifique sur
la plaine en contrebas. Les
rues et ruelles sont intactes, elles permettent toujours l’accès aux
différents monuments.

Le Capitole dominait toute la cité. Cette construction est dans un état
de conservation exceptionnel.

On trouve l'Arc de Sévère Alexandre et le Temple de Junon Caelestis au
milieu des oliviers.

La Maison du Trifolium est une maison bourgeoise. Les blocs de pierre
plantés dans les murs protégeaient des risques sismiques.

Le mausolée libyco-punique est le seul monument de ce type connu dans
le monde antique. Il fut construit pour servir de sépulture à un chef
numide et s’élève à 21m de haut. Il est au milieu des oliviers.

Les
troupeaux de moutons sont nombreux et de taille moyenne. Il y a
toujours un berger ou une bergère et parfois des enfants gardent le
troupeau.
La région du nord est très vallonnée et verte, couverte de prairies et
de champs de fèves immenses. En descendant vers Dougga on retrouve des
oliviers sur une terre plus aride. Les nids de cigogne coiffent des
poteaux, ils sont très bien faits mais vides. Le réchauffement
climatique n'impose peut-être plus une migration à ces oiseaux.
Une nouvelle qui nous a fait beaucoup de bien : le gasoil est à 0,68
euros le litre...
Les routes sont en très bon état et ne sont pas bordés de tas
d'immondices comme c'était le cas en Sicile. Mais les dos d'âne sont
plutôt des dos de chameau et il faut être vigilants.
On a été arrêtés pour un contrôle de police. Après nous avoir demandé
nos passeports le policier a changé d'avis et nous a dit de partir. Les
touristes sont les bienvenus ici et la population est très chaleureuse.
Arrivés à Nabeul en fin de journée nous bivouaquons dans une cour
d'hôtel. La police veille sur notre sécurité et ne veut pas nous voir
dans la nature. Ce matin nous prenons un taxi pour aller à la médina,
pour la modique somme de 1,20 euro. Le marché est consacré à la fripe,
vêtements et chaussures essentiellement et des dizaines de stands
proposent des articles d'occasion. On se demande s'ils proviennent de
l'autre côté de la Méditerranée ? Quelques étalages de légumes mais le
grand marché est demain, vendredi. Nabeul est le lieu le plus important
pour la poterie et nous sommes alpagués par les vendeurs. Mais aussi
pour acheter des sacs, des babouches, des épices, bref tout ce qui est
proposé à la vente pour les touristes !



Notre prochaine destination est la très connue HAMMAMET;
Cette journée à Hammamet a été plutôt décevante. On était venus là il y
a très, très longtemps et la réalité ne colle pas souvent avec les
souvenirs. Les touristes ne viennent plus en Tunisie depuis une dizaine
d'années et les structures hôtelières sont en bien mauvais état. Est-ce
que cette activité va repartir ? Nous sommes garés dans une cour
d'hôtel, hôtel vide cette fois encore et nous prenons un taxi jaune,
comme tous les taxis en Tunisie, pour le centre ville. Le chauffeur
nous montre la propriété de l'épouse de l'ex-président. Elle est très
bien placée en bord de mer et la vue est imprenable. Maintenant les
bâtiments sont ouverts à tous les vents et tout le mobilier a été volé,
les portes et les fenêtres aussi.
On veut faire un tour à la médina... mauvaise idée, nous sommes seuls
et les commerçants se jettent sur nous comme la misère sur le pauvre
monde, et courageusement nous fuyons !
Un petit tour sur la jetée et nous rentrons déçus.


Le lendemain est un autre jour et une belle journée.
Nous allons dans l'arrière pays, à ZRIBA OLIA. Ce village berbère est
construit entre deux pics rocheux. Il est désormais en ruines. On se
promène en toute quiétude dans ses ruelles au milieu de maisons en
partie effondrées. Seules deux familles vivent encore en contrebas du
village où elles élèvent des moutons.
C'est une belle balade sous un beau soleil.
Tout d'abord les habitations toujours occupées.

Puis les ruines, les belles ruines.

Un
petit tour au temple des Eaux qui date du II° s. C'est un hémicycle
constitué de 13 niches. Il n'en reste pas grand chose. Quand on se gare
un homme se présente, il nous montre qu'il est armé parce qu'il est
policier. Il demande combien de temps nous allons rester et où nous
irons ensuite. Quand on se gare au port de pêche pour passer la nuit
nous demandons l'autorisation au poste de la garde nationale et ils
font une copie de nos passeports. De même les hôtels où nous
bivouaquons nous font remplir une fiche. On prend soin de nous !

On monte à un autre village perché, TAKROUNA. Il est vraiment perché et
la route est raide pour monter. Il est très différent de Zriba. Il
reste peu de maisons mais la vue sur la côte est superbe.

Entre temps nous faisons laver le camion. C'est difficile de trouver un
poste de lavage disponible, les Tunisiens aiment avoir une voiture
propre. Pourtant le manque d'eau est crucial. Les oliviers sont arrosés
tous les jours. La pluie est prévue pour dans quelques jours...
inch'Allah
!
Et ce soir un beau coucher de soleil.

La garde nationale nous fait garer dans le port. Les gardes sont
nombreux et cordiaux. Tout est très calme. Le matin on s'apercevra
qu'on est garés devant un entrepôt. Les pêcheurs disent qu'il n'y a pas
de problème mais on préfère changer de place et les laisser travailler
tranquillement.
Petit trajet jusqu'à SOUSSE. Nous prenons un taxi jusqu'à la médina.
C'est notre routine. Les ruelles sont très animées par un grand marché
de toutes sortes de produits, un vrai souk. Il y a beaucoup de monde et
nous profitons pleinement de ce moment. Peu de touristes mais beaucoup
d'objets souvenirs qui leur sont destinés.
Visite du ribat.
Ce
fortin est le plus ancien monument musulman d’Afrique du Nord. Il
participait à la défense de la côte. Au rez-de-chassée des pièces de
stockage. Au premier
des chambres pour les ascètes et une petite salle de prière. Et surtout une grande
tour-vigie qui permettait d’envoyer des signaux lumineux.


Du haut de la tour on a une vue sur la cour du ribat et sur la cour de la mosquée
voisine.

Le musée archéologique présente essentiellement des mosaïques
retrouvées dans toute la Tunisie. Elles sont dans un état de
conservation exceptionnel.

Nous bivouaquons au Centre de la Jeunesse où un grand rassemblement de
louveteaux tunisiens est organisé pour 4 jours. Nous assistons à
l'ouverture de ce camp et au salut au drapeau. Les jeunes sont très
nombreux et chantent l'hymne national avec beaucoup d'entrain. C'est
une cérémonie émouvante.

Nous descendons tout doucement vers le sud et nous nous arrêtons à
MONASTIR.
Bon bivouac sur la marina, gardée comme toujours.
Il a plu légèrement cette nuit et ce matin, mais nous sommes confiants.
On passe devant le Ribat en allant vers la médina.



Le marché est très animé ce matin. Les poissonniers sont majoritaires
et donnent de la voix ! Le poulpe est à l'honneur. Les légumes occupent
une autre partie et ils sont superbes.

Un bref passage au Musée des costumes traditionnels qui est poussiéreux
et assez endormi.
De là nous allons au Mausolée de Habib Bourguiba qui est considéré comme
le père de la nation
tunisienne. Il a été président de
1957 à 1987. Son
mausolée est situé dans une
partie du cimetière Sidi El Mézeri. Des jeunes gens et
des familles visitent ce monument et l'ambiance est bon enfant.


En sortant du Mausolée on a une belle vue sur le monument de
l'esplanade et le Ribat. Plus loin des voitures électriques, des
trottinettes, un trampoline et même une balade à cheval animent la
place.

Notre dernière visite à Monastir est pour le Ribat. A sa construction
en 796, ce n’était pas encore une grande forteresse. C’était un petit
fortin qui a été agrandi au fil
des siècles pour devenir un vaste ensemble de quatre bâtiments donnant
sur deux cours intérieures.
Une
anecdote bien contrariante avant de partir. Nous utilisons souvent les
chaussures de rando et on les laisse dehors au retour. Hier j'ai
entendu du bruit et j'ai surpris un chien qui partait avec une
chaussure de Bernard dans la gueule. Il a eu peur et l'a lâchée mais
les miennes avaient disparu. On en a retrouvé une à une centaine de
mètres de là, mais impossible de retrouver la seconde, malgré toutes
nos recherches. Dommage !
Nous voulions continuer à suivre la côte mais le mauvais temps nous
fait changer de direction. On va à KAIROUAN. Le vent souffle fort et
ensuite il se met à pleuvoir à verse. Sale temps pour nous mais les
Tunisiens ont bien besoin d'eau. Ce sera journée à l'abri dans le
camion.
Le lendemain le soleil est de retour et annonce une belle journée.
L'office de tourisme est en face de notre bivouac. Nous étions dans la
cour d'un hôtel de luxe, mais le luxe se paie et il nous a coûté 4 fois
le prix d'un bivouac semblable et même 6 fois le prix d'un parking
gardé (20 €). Le patron baisse son prix à 15 € pour la prochaine nuit.
Non merci !
Le bassin
des Aghlabides a été construit pour ravitailler la ville en eau. Il
existait quatorze réservoirs de ce genre. Les grands bassins étaient
doublés d'un plus petit, qui servait à la décantation.
Une zone est réservée aux enfants avec quelques manèges.
Le
monument le plus important à Kairouan est la Grande Mosquée. Kairouan
est une ville sainte. C'est peut-être ce qui explique que les jeunes
filles sont beaucoup plus voilées que dans les villes traversées
jusqu'à présent. Nous n'avions pas vu beaucoup de différence
vestimentaire pour elles entre l'Italie et la Tunisie.

Sur
un des murs de la mosquée on peut remarquer 2 blocs de pierre avec des
inscriptions en latin. Il s'agit de réemploi de pierres venant d'un
monument romain. Mais le bâtisseur, ignorant cette langue, a mis la
pierre de gauche à l'envers.
Au centre de la cour, un drôle de "truc". L'eau de pluie passait dans
les alvéoles externes avant de finir décantée dans le trou central.

La
mosquée du Barbier est nommée ainsi parce que le compagnon du Prophète
qui repose ici portait sur lui, par fidélité, quelques poils de la
barbe du prophète.
Après un bon petit repas dans un resto très local, servi par une jeune
femme très attentionnée, nous continuons nos visites par la maison du
Calife,
maison très cossue. Elle possède 2 métiers à tisser, les tapis de
Kairouan sont très réputés.


Il faut monter un escalier pour atteindre le puits BIR BAROUTA (de
796).
L'eau est montée par une noria actionnée par un chameau. La pauvre bête
attend le touriste pour faire 3 tours et monter une jarre d'eau. Ici
nous avons dégusté un excellent jus de grenade.
Dernière visite au mausolée ou zaouïa de Sidi Abib el-Ghariani. Une
cour et le cénotaphe... mais l'office de tourisme nous a conseillé d'y
aller.
Kairouan est également réputée pour les pâtisseries appelées makrouts
mais pas
une pâtisserie en vue ! Le mauvais temps nous a empêchés de bien
chercher.
Toujours beaucoup de pluie et le vent souffle en rafales. Mais rien
n'arrête le visiteur. Nous partons pour l'amphithéâtre de EL JEM. Il
est majestueux et il faut descendre une volée de marches pour atteindre
à l'entrée. Il pouvait contenir 35 000 spectateurs. Sous la piste il y
avait un vaste espace où étaient gardés les fauves, ce qui est
exceptionnel.


Le musée a été aménagé à l'emplacement de la villa Africa. C'est à la suite
d'une tentative de construction illicite que cette villa a été mise au
jour. On peut voir des
mosaïques magnifiques, nous en avons vues beaucoup pendant ce voyage,
mais pas de cette qualité. Le conservateur du musée nous accompagne,
c'est super !


Toujours autant de pluie et nous rentrons bien trempés au fourgon. Ce
n'est pas une mince affaire que de mettre pantalons, blousons et
chaussures à sécher dans un espace restreint ! Mais on a trouvé un
pâtissier et on a fait provision de pâtisseries avec miel, amandes,
dates, pistaches, sésame,... tout pour le régime !
En route pour revenir vers la mer. Champs d'oliviers à perte de vue
mais certains arbres sont bien mal en point, secs. (je rectifie : les
arbres secs sont des amandiers qui ne sont pas encore sortis de
l'hiver). L'eau a du mal à
s'écouler et on passe d'une grosse flaque à l'autre.

MAHDIA est une ville dont une partie est une presqu'île. De ce fait
elle
est battue par les vents et c'est le cas en ce moment. Nous trouvons un
bivouac bien abrité par la grande mosquée avec une vue sur la mer. La
mer est déchaînée ! De grosses vagues s'écrasent sur la digue et des
gerbes d'eau montent très haut. C'est un spectacle captivant. A
voir bien à l'abri et au chaud !
Le lendemain matin le vent s'est calmé mais la mer est encore grosse et
les bateaux de pêcheurs qui sortent du port sont bien malmenés.
C'est un avantage d'être à l'abri de la mosquée jusqu'à ce que le
muezzin appelle à la prière à 5 h. 45.

Nous profitons d'une éclaircie pour mettre le nez dehors. Le marché est
comme toujours très animé et les fruits et surtout les légumes donnent
envie. On revient les bras chargés de courgettes, tomates, carottes,
fenouil, radis, olives et même de fraises qui ont le goût de fraises.


On balade au port. Beaucoup de barques, c'est un grand port de pêche.

Quelques gouttes, encore, mais une accalmie nous permet de marcher
jusqu'au phare qui est le bout de la presqu'île. On longe le front de
mer et le spectacle des grandes vagues nous ravit. On passe devant la
forteresse, on traverse le cimetière marin et on arrive au phare.


Le beau temps est presque revenu quand nous quittons ce bon spot. Nous
suivons toujours la côte vers le sud pour le petit village de AL LOUZA.
La route est tranquille, les pêcheurs sont alignés à la queue leu leu
tout le long de la plage, les lignes ne bougent pas ! et tout d'un coup
nous nous retrouvons en
plein marché ! Rien ne laissait prévoir un tel bazar et surtout sur
près de 1 kilomètre ! Oups, il y a des marchands des 2 côtés de la
rue, on a juste la place de circuler au pas, mais les motos, les
vélos, les piétons se faufilent et c'est plus stressant pour moi que
pour Bernard qui conduit. C'est sans compter sur la gentillesse des
Tunisiens. Ils déplacent les 2 roues qui gênent, ils nous guident pour
passer les endroits délicats, ils s'excusent même de cette situation.
Mais non, mais non, c'est nous qui sommes désolés de nous trouver là à
bloquer tout le monde, mais il faut bien avancer maintenant.
Finalement?
ça passe une fois de plus avec le sourire et sans une once d'énervement.
Bon bivouac en bord de mer une fois de plus sur un terrain magnifique
d'une résidence-camping. Le propriétaire nous fait visiter sa résidence
et son musée. Il parcourt les brocantes voisines et achète des objets
domestiques ou en rapport avec la pêche. Il a aussi des berceaux de
bébés
très originaux. Et je n'ai pas mon appareil photo !
Une petite balade jusqu'à la jetée et on remarque un phénomène
surprenant. La mer s'est retirée et on voit une bande de sable
découverte. Ismaïl notre hôte, confirme cette impression. Il y a une
toute petite marée visible du fait que la mer est très peu profonde
ici. Du coup la pêche à pieds est possible.



Notre camion a quelquefois un peu de mal à démarrer et avant de
rejoindre le sud il nous faut trouver un garage Fiat et avoir un avis
sur ce problème. A SFAX nous arrivons après plusieurs contacts à
trouver le bon garage. Le mécano a l'air très compétent et il
diagnostique un problème de batterie à 85% On a toujours celle qui a
été changée au Népal et qui avait été testée encore "bonne pour le
service". On décide de la changer et on espère avoir réglé le problème.
Cette visite nous a retardés et on prend le ferry de 16 h.30 pour les
îles KERKENNAH. On les a découvertes en explorant les sites pouvant
être intéressants. Du coup on arrive à 18 h. avec la nuit. On
s'arrête à un contrôle de police pour demander un point de bivouac. Le
policier est pris de court et nous donne le nom d'un village en
arabe... puis une explication très compliquée. On le remercie et on va
à un point trouvé sur P4N. C'est un resto près de la plage, bon spot.

Mais le lendemain le démarrage est laborieux. On
retourne à Sfax. Tôt le matin
le test est sans appel et le diagnostic tombe, c'est le démarreur. Il
est démonté vite fait, une pièce est remplacée. Par la même occasion un
contact est remplacé et le support du moteur cassé est changé. Quelle
efficacité, nous sommes ravis.
Nous reprenons le ferry pour les îles Kerkennah. Ces îles sont
désolées, pas de culture, des palmiers dont il ne reste que des troncs
noircis. Ils sont sans doute victimes du papillon du palmier qui sévit
chez nous aussi. Il y a peu d'habitations. La pêche est la ressource
essentielle et
les camionnettes frigo font la navette entre Sfax et l'île. Pour info
la traversée est à 0.30 € par personne et 3 €
pour le véhicule.
Notre bivouac est au bout de l'île, au port de pêche de KRATEN.
Beaucoup de
barques, certaines rentrent et d'autres se préparent à partir demain
matin. Les murs sont décorés de belles fresques.
Excellente
nuit sur le port. Un peu de trafic dans la nuit mais c'est le matin que
les pêcheurs sortent les uns après les autres. La mer n'a pas une ride
et nous sommes aux premières loges pour profiter de ce spectacle.



Nous empruntons toutes les petites routes possibles et l'île qui nous
avait paru inhospitalière se révèle avoir un certain charme. Il y a
plusieurs écoles élémentaires. Des maximes sont
écrites en arabe sur les murs et le traducteur dit : "la propreté de la
langue n'est
que dignité".
Est-ce que je dois dire encore que l'accueil est chaleureux, partout on
nous souhaite la bienvenue.


Nouvelle nuit sur les îles, c'est très zen. L'avantage de la Tunisie
est que tout le monde ou presque parle français. Cela nous facilite la
vie, le dépaysement est bien là quand même.
Nous descendons toujours plus au sud, changement d'environnement, nous
arrivons dans le désert. Grands champs d'oliviers sur une terre qui
devient du sable.
Au bord de la route de nombreux vendeurs proposent des bidons ou des
bouteilles d'essence. Les villes ou villages sont très éloignés
des centre urbains et les locaux doivent avoir besoin de ces services.
Aujourd'hui vendredi les moutons ne sont pas à la fête. Les bouchers
pendent les peaux de moutons et les carcasses pour signaler la vente.
Ils nous font de grands signes pour nous proposer des brochettes.


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